Du même auteur :

« L’Apocalypse, un message d’espérance »

Éditions Thélès (2ème tri 2012)

Série de dix brochures «Dis, Maman, explique-moi…»

Éditions Vie et Santé (1994)

« L’Arbre de Vie, un interdit ou une promesse ? »

Coll. Plaisir de Vivre, Éditions Vie et Santé (Nov 2012)

Etudes bibliques hebdomadaires sur le blog :

www.bibleetviechretienne.hautetfort.com

Couverture 1 : Icône moderne, © 2012

écrite par Joëlle, avec la grâce de l’Esprit Saint, dans l’atelier des Tourelles/St Matthieu de Tréviers

Evelyne Zuber

J'habiterai au milieu de vous !

Exode 25.8

Sanctuaire terrestre et sanctuaire céleste

Books on Demand

Tous droits de reproduction totale ou partielle et de traduction réservés.

© 2013 Auteur Evelyne Zuber

Illustrations : © Zabou, Googel images

Édition : BoD™ - Books on Demand,

12/14 rond-point des Champs Elysées, 75008 Paris, France.

Imprimé par BoD™ - Books on Demand GmbH, Norderstedt, Allemagne.

ISBN : 978-2-322-026029

Dépôt légal : mai 2013

Jésus dit :

« J’étais tous les jours assis dans le
temple, et j’enseignais… » Matt 26.55

« Je serai avec vous tous les jours
jusqu’à la fin du monde » Matt 28.20

Introduction

Dès le premier mot de la Genèse, Dieu semble avoir suggéré par le sens et la forme de la première lettre de la Bible, Beth = , que sa « maison » était le commencement, le fondement de toute vie1. La Maison de Dieu ouvre sa porte à l’avenir et offre une protection sûre à celui qui s’y réfugie.

Depuis le jardin d’Éden au milieu duquel le Seigneur planta l’arbre de vie, en symbole de sa présence éternelle, jusqu’à la Nouvelle Jérusalem présentée dans l’Apocalypse2 comme « le tabernacle de Dieu qui habitera avec les hommes, ils seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux3 », court dans la Bible ce désir de l’Éternel de « faire sa demeure parmi les hommes ». Entre ces deux extrêmes, il n’a eu de cesse de chercher à le faire comprendre à son peuple, concrètement et symboliquement par l’ordre donné à Moïse de lui bâtir un sanctuaire et d’établir tout un rituel évocateur de son projet de salut. Puis Dieu le démontra physiquement et historiquement en s’incarnant en Jésus, appelé Emmanuel, « Dieu avec nous ». Enfin, par ses apôtres, il nous laisse entendre que Christ ressuscité accomplit par son Esprit un service spirituel parmi les hommes pour les préparer à entrer dans son Royaume éternel 4.

Sans prétendre épuiser le sujet, je tenterai dans cet ouvrage, à partir de l’observation de textes-clés, de comprendre la révélation divine à propos de sa volonté d’établir sa demeure parmi les hommes, et je chercherai quelles implications cette promesse a sur notre vie présente.

Pour cela je suivrai le chemin indiqué par Dieu lui-même : dans une première partie, nous verrons comment Moïse a compris et concrétisé dans le sanctuaire terrestre le « modèle » que Dieu lui avait montré dans une vision.

Une seconde partie sera consacrée à l’interprétation spirituelle des symboles du Dieu « Trinitaire », contenus dans les trois parties du sanctuaire terrestre.

Enfin dans une troisième partie, nous examinerons comment Christ accomplit sa promesse « d’être avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde5 », et de faire de nous des « temples saints » de son Esprit, pour la plus grande gloire du Seigneur Dieu6.

La compréhension du vocabulaire biblique relatif à la demeure divine nous est nécessaire en préalable à toute interprétation des textes.

La Bible emploie indifféremment les mots de « sanctuaire, demeure, maison, temple, tabernacle » pour désigner « l’habitat » du Dieu Saint, tout en précisant que :

On a donc une « localisation » double de la Maison de Dieu parmi les hommes, selon qu’on considère le bâtiment construit par les hommes appelé « tente de la rencontre, tabernacle », puis « temple, ou sanctuaire terrestre », ou le « lieu spirituel » du « corps du Christ », de « la maison de Dieu », qui n’est pas construit de main (d’homme)10. L’auteur de l’écrit aux Hébreux, par opposition au sanctuaire terrestre d’Israël à Jérusalem, qui n’était qu’une « ombre des réalités célestes11 », situe le « véritable tabernacle hors de notre Création, dans le ciel même12 ». D’où cette appellation qui prête à confusion de « sanctuaire céleste ».

En effet, l’opposition entre terrestre et céleste ne se fait pas sur le plan géographique, physique, localisé soit sur notre globe terrestre, soit dans l’infini du cosmos. Cette opposition veut rendre accessible à l’esprit humain la différence entre les réalités visibles, matérielles, concrètes, naturelles et corruptibles de ce monde où nous vivons, et les réalités invisibles, abstraites, spirituelles et incorruptibles du monde de Dieu, qui est Esprit13. C’est ainsi que Jésus invite Nicodème et la Samaritaine, et à travers eux tout lecteur de la Parole, à dépasser le sens littéral des mots (comme naissance, eau, pain…14), pour parvenir à leur donner leur sens spirituel, c’est-à-dire touchant à la relation avec Dieu.

1 Berechit = « Au commencement », Gen 1.1 ; rappelons que l’hébreu se lit de droite à gauche. Cette lettre étant associée immédiatement à Elohim, dans le texte, on peut penser qu’il s’agit de la Maison de Dieu.

2 Les textes bibliques sont extraits de la version de la Bible Segond dite « À la Colombe »

3 Ap 21.3

4 Jean 14.2-3

5 Mat 28.30

6 1 Co 6.19-20 ; 10.31 ; 2 Co 6.16 ; Eph 2.22 ; Héb 3.6

7 Act 7.48-49

8 Es 57.15a ; 1 Tim 6.16

9 Es 57.15b ; Jean 14.23 ; Eph 3.17

10 1 Co 12.27 ; 1 Pi 4.17 ; Hé 3.6 ; 8.2 ; 9.11

11 Hé 8.5

12 Hé 9.24

13 1 Co 15.44, 46-49 ; 2 Co 4.18-5.1 ; 3.17 ; Jean 4.24

14 Jean 3.12 ; 4.21, 23-24 ; 6.63

Première partie

Le Sanctuaire terrestre

Demeure du Dieu d’Israël

I- L’Éternel, Maître d’ouvrage et architecte

À l’époque du nomadisme des patriarches, puis de l’esclavage des Hébreux en Egypte, il n’existait pas d’autres lieux d’adoration de l’Éternel que les divers autels parsemés en Canaan par Abraham15, ou Jacob16. À Béthel, Jacob en fuite érigea une stèle commémorative de sa vision de l’échelle, car il crut que Dieu était présent dans ce lieu, puisqu’il l’avait vu siégeant au sommet de l’échelle appuyée sur la terre. À son retour de chez Laban, c’est cette fois un autel qu’il plaça à Sichem et qu’il consacra au « Dieu d’Israël » qui venait de lui donner son nouveau nom au passage du gué de Jabbok17. Sur l’ordre de Dieu, enfin, il érigea un autel à Béthel, à l’endroit où Dieu lui avait parlé, pour remplacer la stèle dressée vingt ans plus tôt18.

Lorsque le peuple se fut rendu au Sinaï, Moïse monta sur la montagne et pendant quarante jours s’entretint face à face avec l’Éternel qui lui donna sa loi et ses instructions19 :

Le texte de la fin de l’Exode détaille par le menu la construction de ce tabernacle, appelé « Tente de la Rencontre20 » entre Dieu et les hommes.

Pour comprendre ce que pouvaient être ce « plan » et ce « modèle » que seul Moïse a pu voir, il nous faut d’abord préciser le sens de ce mot hébreu répété deux fois dans ce texte de l’Exode et traduit approximativement en grec par le mot « τύπος » = « type », dans les Actes et la lettre aux Hébreux21. Un «type» en français est, selon le dictionnaire Larousse, une « empreinte », « un modèle abstrait ou symbolique réunissant à un haut degré les traits essentiels des êtres ou objets de même nature ». Ainsi les personnages bibliques de Isaac, Joseph, Moïse, Josué, par leur histoire ou certains traits de caractère, ont-ils été considérés comme des « types » de Jésus, leur « antitype », leur « modèle », celui qu’ils annonçaient et qui a accompli parfaitement leurs signes prophétiques. On voit qu’il y a glissement de sens dans la traduction grecque. Les personnages cités étaient des images, des copies, des « types » de leur « original » Jésus ! Comme toute copie faite de main d’homme, ils ne reproduisaient pas exactement leur modèle original !

Comme le maître d’ouvrage d’une construction, qui élabore un programme et confie à l’architecte le soin de le visualiser sur un plan et/ou par une maquette pour que l’entrepreneur général dirige ses ouvriers dans la réalisation concrète du bâtiment, l’Éternel, à la fois Maître d’ouvrage et architecte, a montré à son entrepreneur Moïse, un « modèle original» qui permettait de visualiser son programme spirituel de salut pour les hommes.

Que désirait Dieu sinon donner à l’homme déchu accès à la vie éternelle ? L’homme l’avait perdue par son choix d’indépendance de Dieu, tout à fait illusoire et trompeuse22. Moïse, comme prophète parlant avec Dieu face à face, eut la révélation merveilleuse du programme divin que L’Éternel avait lui-même traduit de façon à être perçu par des hommes pécheurs, « ramassis de gens23 » sortis de 400 ans d’esclavage, ignorants presque tout de Dieu et incapables de saisir par eux-mêmes les réalités spirituelles et abstraites24.

En effet, dans toute communication, pour se faire comprendre de son interlocuteur, l’émetteur du message doit utiliser un langage oral, visuel ou gestuel, qui soit aussi familier au récepteur que possible. C’est pourquoi, Dieu a adapté le concept de son programme de salut, à ce que Moïse, puis les Hébreux, pouvaient recevoir et saisir. Il a utilisé les connaissances architecturales et religieuses qu’avaient ces hommes nés et élevés en Egypte, mais leur a donné un autre sens. Le sanctuaire terrestre qui en est résulté était la copie de ce que Moïse avait vu et compris du « plan original» divin. Dans sa forme il ressemblait fort aux temples égyptiens, mais ses symboles et ses rites avaient un tout autre sens que ceux des Égyptiens.

Avant de chercher leur signification, nous examinerons la structure du tabernacle et les rites quotidiens et annuels que Dieu a établis pour que son peuple d’Israël l’honore et le serve, en comprenant qu’il « habitait au milieu d’eux25 », comme le suggérait la disposition des tribus d’Israël autour de la Tente de la Rencontre,pendant la traversée du désert.

15 Gen 12.8 ; 13.4, 18 ; 22.9

16 Gen 28.12-13

17 Gen 32.29 ; 33.20

18 Gen 35.1, 7

19 Ex 20 et 25.8-9 ; 33.11

20 Ex 27.21

21 Act7.44 ; Hé 8.5

22 Gen 3

23 Nb 11.4

24 1 Co 2.11,14

25 Ex 25.8

Plan du Tabernacle

II- La structure du sanctuaire terrestre

Appelée « tabernacle », ou « tente de la Rencontre » dans la traversée du désert du Sinaï ou en Canaan, la demeure du Dieu d’Israël devint un bâtiment magnifique à Jérusalem, préparé par David et édifié par son fils Salomon. Si les dimensions en furent alors pratiquement doublées, la structure en resta identique.

Le lieu de culte comprenait comme ceux des Egyptiens, trois espaces principaux :

un parvis